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La fin du secret de la correspondance privée ?

Le GILC (Global Internet Liberty Campaign), qui réunit des dizaines d'ONG dédiée à la protection des libertés et de la vie privée, entend faire parvenir au Parlement Européen une lettre ouverte avant le 29 Mai, date du prochain vote de la Directive 97/66 sur la protection des données de communication, modifiée sous la pression du Conseil de l'Europe à la faveur des attentats du 11 septembre et de la "guerre au terrorisme".

La situation est grave, c'est notre vie privée à tous qui est menacée. Nous vous invitons donc à vous joindre aux signataires de cette lettre.

Le Conseil de l'Europe s'efforce discrètement depuis novembre d'autoriser les services de police et de renseignements à pratiquer une surveillance généralisée et préventive de toutes les données de communications (téléphoniques et électroniques). Mais ces données ne sont pas de simples numéros de téléphones, elles contiennent des informations très personnelles qui vous écrit, à qui vous écrivez, à quel sujet, quelles mailing-listes vous recevez, quels sites, forums, newsgroups vous fréquentez ou alimentez, etc. Que les services de police puissent y fouiller, sans encadrement judiciaire particulier, au simple motif du "maintien de la sécurité", ouvre la voie, non seulement à toutes sortes de dérapages, mais signifie tout simplement la fin de la notion de "vie privée". C'est pourquoi il est essentiel que le 29 Mai, le Parlement Européen maintienne son amendement interdisant toute surveillance "généralisée et exploratoire".

Alors que la France n'a toujours pas publié les décrets d'application de l'article 29 de la LSQ -qui fait des internautes français des "présumés coupables" à cybersurveiller par principe et par défaut-, les représentants des ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays du G8, retranchés à Mont-Tremblant (sic) Canada, se sont rencontrés la semaine dernière pour réaffirmer leur volonté de placer les télécoms sous cybersurveillance, conserver coûte que coûte des archives détaillées de nos connexions sur les réseaux, tant téléphoniques qu'électroniques, et constituer une inquiétante liste des traces (donnée en annexe de ce mail) qu'ils voudraient contraindre les opérateurs techniques à mettre en place. L'Europe est en première ligne pour ce faire. Gageons que, si rien n'est fait pour contrer cette collectionnite aigüe de données, notre "société de l'information" ressemblera bel et bien à cet "état de surveillance" qu'Orwell a dénoncé dans son inquiétant roman '1984'".

Valentin Lacambre, fondateur d'un des plus anciens prestataires de services indépendants français, altern.org, y voit "la fin du secret de la correspondance privée". Pour Tony Bunyan, directeur de l'organisation Statewatch, "C'est l'avenir de l'esprit démocratique de l'Union européenne qui est en jeu. Si toutes les télécommunications téléphoniques, les télécopies, les emails, les connexions Internet peuvent être interceptés librement par les services de sécurité et examinés en toute impunité, qu'est-ce qui va distinguer nos Etats des régimes autoritaires ?" ..

Signez avant le 28 mai la lettre ouverte

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